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Soupière gris foncé, de taille moyenne à deux anses, un exemple de la céramique blanche, perle de la région Est, la plus exceptionnelle et la plus ancienne parmi la céramique polonaise, devenue très rare de nos jours. Son auteur a effectué les ornements anciens, typiques pour les grisons. Soupière faite à la main, dans une technique remontant au XVIIIe siècle. Polie au silex des champs, elle reflète la lumière, ce qui donne un effet esthétique inimitable. Remarquons ses proportions idéales. Elle sera une décoration exceptionnelle des intérieurs traditionnels ou modernes. La soupière est dotée d'initiales de son auteur, sur le dessous, ce qui confirme son authenticité. On la reconnaît également à des traces ovales à la surface, un effet de la cuisson traditionnelle.
La céramique blanche est la plus exceptionnelle, aux traditions les plus anciennes, en poterie polonaise. Les grisons – les pots exécutés selon cette technique – étaient déjà présents sur le territoire polonais dans l’Antiquité. Leurs traces se laissent retrouver entre autres dans la culture de Łużyce (1300-500 av. Jésus-Christ), la culture celtique (IIIe siècle av. J.-C.) et dans les fouilles provenant de l’époque dite romaine (0-400 de notre ère). Chose intéressante : sur les pots datant de l’époque romaine, nous retrouvons des ornements lissés, exécutés de la même manière qu’à nos temps. Cela prouve que la technique de façonner et d’orner les grisons n’a changé qu’un peu au cours des siècles. Diverses études prouvent que la céramique blanche était populaire dans toute la Pologne. Peu à peu l’essor de la céramique glacée l’a éliminée de plusieurs régions et repoussée vers l'est. Aujourd’hui, la céramique blanche n’est produite que dans un seul village, Czarna Wieś Kościelna. Les poteries qui s’y sont maintenues cultivent les traditions du XVIIe siècle de la poterie blanche façonnée à la main, notamment en employant les mêmes ornements et en donnant aux pots la même forme, conformément à la tradition passée de génération en génération. Soulignons cependant que chaque potier crée sa forme ornementale et certains détails d’exécution propres.
M. Jan, un potier de Czarna Wieś Kościelna, représente les jeunes potiers ; il appartient à la quatrième génération des artisans et cultive les traditions de famille. Voilà comment il nous raconte comment il procède : « Ben nous les ornons un peu, les grisons, y'sont cuits et polis. Quand ils sont cuits, ils ont cette couleur acier. (...) On les polit avec un de ces silex qu'on trouve dans les champs ; quand la cruche aura séché, il prend du brillant, juste à passer un silex ordinaire. (...) Poli, ben cela fait un effet tout spécial. Y'a des p'tits dessins qu'on fait sur nos bouteilles, nos cruches ou nos pots jumeaux. On essaie d'en faire de traditionnels, comme l'on en a fait depuis quatre cents ans, et on ne fait pas de dessins nouveaux, sauf sur commande. Sinon, la tradition est la même, on fait comme grand-père et arrière-grand-père avaient fait. Chaque potier, il a son dessin, ses ornements, différentes couvertures, et les couleurs. (...) Les formes traditionnelles, elles sont restées chez nous – les marmites, les bouteilles, les pots jumeaux, les terrines, les saladiers, les cruches. Y'sont restés comme on les faisait autrefois, p'têt'qu'y faisaient alors de plus ordinaires. » [la citation provient de l'article « Czarna Wieś Kościelna », publié sur http://www.jarmarkjagiellonski.pl].
Le façonnage des grisons s’appelle couramment « étuver les grisons ». On façonne les pots sur une roue de potier. Une fois formés, ils reçoivent des ornements. Ensuite, ils doivent sécher de quelques-uns à quelques dizaines de jours. L’étape suivante de la production consiste à préparer un mélange de minium de plomb et de sable moulu. On l’étale sur le pot, ce qui, après la cuisson, le rend étanche. La température de cuisson atteint environ 950 degrés Celsius. On ne peut cuire les grisons que dans les poêles traditionnels à bois. Leur couleur gris acier est justement obtenue à cette étape-là, par réduction de l’oxygène contenu dans les sels de fer, présents dans l’argile, lorsque, dans la dernière phase de la cuisson, le poêle est hermétiquement fermé et l’air ne pénètre pas. Les pots grisons doivent leur surface lisse et leur éclat au processus de « lissage ».
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